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2012, démarches plastiques des élèves

Sarah, United we stand, divided we fall, 2012, installation d’un mobile, classe de première.

J’ai choisi trois faits divers, puis sélectionné un en fonction de mes préférences, des possibilités plastiques que chaque fait divers offrait. Les conseils des artistes, Andreas Bolm et Noëlle Pujol, nous ont accompagné dans notre démarche.

Les trois faits divers que j’ai choisis étaient:
Un retraité qui a mis le feu à une maison de retraite involontairement, en essayant simplement d’ouvrir un sachet de bonbons à l’aide d’un briquet.
Un couple brésilien qui en vient à se lancer des ananas pendant une violente dispute conjugale.
L’aéroport JFK de New York a vu son trafic aérien perturbé pendant plus d’une heure, du à 78 tortues qui cherchaient une plage pour pondre.
Ce dernier fait divers est celui que j’ai retenu. Insolite et humoristique, il contrastait avec mon précédent travail. Il m’a semblé possible d’utiliser des techniques plutôt différentes de celles auxquelles on est le plus habitué.

Ce qui m’est apparu le plus évident et pertinent dans cette histoire est le rapport de taille ; comment de si petits animaux ( tortues de l’espèce Malaclemys Terrapin, mesurant 20 cm de diamètre ) ont-ils réussi à bloquer la circulation d’avions ?

C’est comme un phénomène de masse : la force appartient aux plus nombreux, et non aux plus grands. On peut qualifier ce phénomène de majorité numérique.

J’ai donc choisi de réaliser ces 78 tortues en origami, de tailles variables, et de différents verts afin de nuancer le tout. Je vais également concevoir un avion, lui aussi en papier. Mon projet prendra la forme plastique d’une installation.

Ensuite, je disposerai tous ces origamis de façon à ce que les tortues soient autour de l’avion. Elles seront organisées par ordre de taille, mais en gardant la diversité de couleurs recherchée.

Cette installation sera un mobile, afin d’obtenir une mise en espace avec un côté aérien, relatif à une piste de décollage d’un aéroport.

A propos du lieu d’exposition, un espace neutre me semble approprié afin que mon projet attire toute l’attention du spectateur. De plus, le thème était « léger », une ambiance elle aussi légère permettra d’éviter d’alourdir mon installation, de lui donner une dimension tragique ou très prononcée, mais au contraire de garder une neutralité, un calme.

J’ai nommé mon installation United we stand, divided we fall, afin de mettre en avant l’importance numérique qui forme la force.

Ma réalisation peut être mise en relation avec une installation datant de 2009 de l’artiste Dawn Ng, I fly like paper get high like planes, où des centaines d’avions en papier s’échappent d’une seule même fenêtre, éclatants comme poussés par des courants d’air.
Cette œuvre s’appuie sur le concept du chez-soi, auquel l’artiste porte un grand intérêt. Elle y associe le sentiment de nostalgie ainsi que le désir de s’évader. Le spectateur est visuellement envahi par l’espace qu’occupe ces avions afin de recréer les puissants sentiments qu’elle éprouve pour son chez-soi.


 

Ludivine , Fait-divers, 2012, installation de lettres, classe de première.

Suite à la demande des artistes Noëlle Pujol et Andréas Bolm, nous avons choisi trois faits-divers. Ensuite nous devions les associer à des lieux, des couleurs, des actions, les classer par thème et déterminer trois mots qui résumaient la scène.

Mon premier fait-divers était l’histoire d’un empoisonneur sur les marchés de Noël de Berlin.  Le second se déroulait durant une soirée d’anniversaire où un homme en a attaqué un autre avec un couteau. Et enfin, le dernier fait-divers traitait d’un accident suite à la chute d’un ascenseur dans un immeuble sur trois ouvriers. J’ai donc écrit les trois mots qui me semblaient les plus appropriés à ce fait-divers :
« accident, ascenseur, tomber ».
C’est à partir de cela que les artistes m’ont suggérée de travailler sur ce fait-divers en s’appuyant, et en développant une réflexion à partir de ces trois mots. Ils m’ont d’ailleurs cité un artiste : Laurence Weiner, qui travaille essentiellement avec les mots.

J’ai écrit ces mots sur une feuille pliée en trois, c’est-à-dire qu’à chaque dépliage, les mots « ascenseur » puis « accident » et enfin « tomber » apparaissaient.
Puis j’ai essayé d’introduire du mouvement aux mots, en utilisant le geste du spectateur. Mais cela restait dans le cadre d’un essai puisque jouer ainsi avec les mots écrits en petit n’étaient pas une idée aboutie.

Néanmoins à travers cela, j’ai expérimenté la mise en mouvement de mots. Et c’est ainsi qu’à travers mes nombreuses allées et venues dans le lycée, m’est venue l’idée d’afficher ces trois mots résumant le fait-divers dans le lycée. Et plus précisément dans la cage d’escaliers B, où un ascenseur a été installé l’année dernière. Mon projet serait donc une installation de mots.

Ensuite, j’ai approfondi mon travail sur les mots, Je me suis interrogée sur la manière d’écrire « accident », de mettre en scène le sens du mot lié à sa typographie. J’ai pour cela utilisé le pastel, un élément que je trouve intéressant à manipuler. Le rouge me semblait la couleur la plus appropriée pour témoigner d’un accident, avec quelques ombres noires.

Pour le mot « ascenseur », j’ai pris une typographie déjà existante : arial et de couleur noire, une couleur très visible et accrocheuse. Un ascenseur est un appareil construit par l’Homme, il est souvent en métal et toujours imposant. C’est pourquoi cette police me semblait la plus adaptée par rapport au sens du mot : très géométrique et sobre.

Avec les artistes, nous sommes allés prendre les mesures du lieu, ainsi le mot « accident » sera imprimé en format A3 et disposé sur chaque bord de l’escalier. Quant au mot « ascenseur » il sera fixé verticalement sur l’extrémité d’un mur. Et le mot « tomber » sera plaqué contre un mur, écrit horizontalement.

L’ artiste américain Joseph Kosuth dans son exposition « Zero et Non »  en 1985 expose également des mots, mais eux sont barrés et linéaires. Tandis que l’artiste hollandais Marc Bijl, dans son exposition « The party is over » en 2003, écrit le mot « terror » avec des lettres de ballons de baudruche et des confettis et serpentins pour contraster avec son sens.

 

Adélaïde, La baleine, 2012, installation, seconde.

1. Pourquoi j’ai choisi ce fait divers? J’ai choisi ce fait divers car j’aime beaucoup les baleines. Cet article m’a beaucoup touchée. Je trouve que le titre de l’article choque « La baleine emmenée en tranches à l’équarrissage » paru en  2011 dans le journal. C’est surtout le titre de l’article qui m’a poussé à le choisir.

2. Comment c’est passé mon projet? J’ai commencé par une recherche d’images sur internet. Après, j’ai cherché comment montrer que la baleine a été blessée ; j’ai donc choisi de faire des lacérations sur les photos de baleine. J’ai utilisé un cutter pour faire les lacérations. J’ai fait de grands gestes pour que les lacérations soient grandes, imposantes.

Puis j’ai eu l’idée de mettre en relief la baleine pour qu’on puisse imaginer qu’elle ingère les personnes qui l’ont découpée ; c’est comme si elle les avait mangés, qu’elle leur avait fait la même chose.
Après avoir mis mes baleines en relief, il a fallu que je trouve un support ; j’ai choisi le carton car il rappelle la baleine. C’est la forme des motifs qui rappelle la baleine, ils sont comme des bagues (comme la peau de la baleine).
J’ai donc posé mes baleines en relief sur le carton, j’ai mis des punaises pour pouvoir tenir les photos. J’ai choisi des punaises rouge car elles rappellent le sang ; des punaises bleues car elles rappellent l’eau de mer. Puis j’ai lacéré aussi le carton pour montrer qu’elle a été extrêmement blessée. Le format A3 agrandit l’image de la baleine.

3. Description de ma réalisation. J’ai choisi le support en carton avec des lacérations car ça rappelle la peau de la baleine. Ce sont les motifs du carton qui rappellent la baleine ; ce sont des motifs de vague comme la peau de la baleine. Les lacérations servent à montrer que la baleine a été blessé par ce qu’on lui a fait.

J’ai placé plusieurs photos de baleines à la suite pour pouvoir créer une grande baleine au lieu d’avoir une seule petite photo de baleine. Après j’ai mis ces photos de baleines en relief pour lui faire comme un ventre gonflé et en dessous, il y a des photos avec des hommes qui découpent une baleine. Il y a aussi des images dans les lacérations sur les photos de baleines, mais ce sont des images ou l’on voit des baleines mortes, découpées ou avec du sang à côté d’elles.

4. Comment ma réalisation est-elle présentée ? Ma réalisation sera présentée sur une grille de couleur grise qui rappelle la couleur de fond de mon image de baleine. Les trous de la grille évoquent les lacérations qui se trouvent sur le carton et l’image de la baleine.

5. Comment rendre sensible ce fait divers? Je le rends sensible en recréant les lacérations sur la baleine et il y a aussi les photos de baleines découpées, en sang. Si l’ensemble avait été plus grand, le mode de présentation aurait pu rendre davantage sensible ce fait-divers.

Ma réalisation ressemble un peu aux œuvres de Koo Jeong A. En 2011, elle a créé un paysage à partir de cigarettes. Elle réalise une œuvre à partir de matériaux du quotidien, un peu comme ma réalisation. J’ai utilisé du carton, des photos de baleines imprimés, des punaises et un peu de peinture aquarelle pour pouvoir fabriquer mon paysage.

 

Laëtitia, La grand-mère du lundi, 2012, 2 films et installation, classe de seconde.

Un petit moment de bonheur …

Je cherchais plusieurs faits-divers, mais malgré le grand choix, je n’arrivais pas à en trouver un qui m’intéressait particulièrement. Je voulais trouver un fait-divers pas commun, et avec une touche d’humour comme l’histoire du bébé qui chute d’ immeuble mais qui survit  grâce à sa couche culotte.
Je trouve que l’humour est important dans une œuvre, du moins dans les miennes. Chaque artiste quel qu’il soit, veut faire passer un message aux spectateurs. Certain veulent susciter une émotion : pour faire réagir le spectateur face à une réalité dramatique par exemple, ou plus simplement pour contenter le spectateur.
Dans mon travail, je préfère susciter des rires, juste pour le plaisir.

A la suite, je suis tombée sur un site où des faits divers hors du commun sont publiés. C’est sur ce site que j’ai choisi trois faits-divers. Adresse du site : http://www.actualite-francaise.com/info/insolite/

– Le premier fait-divers raconte l’histoire de jeunes parents chinois qui ont vendu leur bébé pour pouvoir s’acheter un téléphone portable.
– Le deuxième  explique l’intervention d’une grand-mère lors du braquage d’une bijouterie.
– Le dernier, un peu plus glauque, raconte la mésaventure d’une vieille femme, qui à cause de son grand âge, n’a pas pu emprunter les escaliers (l’ascenseur était en panne), et donc a du passer les fêtes de Noël toute seule.

J’ai opté pour le deuxième, après avoir vu la vidéo qui correspondait.

« Une grand-mère Britannique repousse un groupe de cambrioleur à coup de sac à main. 8 février, 15h15.
Une grand-mère Britannique, âgée de 70 ans, a réussi à faire fuir six jeunes hommes armés de masses qui cambriolaient une bijouterie à Northampton (centre). Pour y parvenir, elle leur a donné des coups de sac à main.
La vieille dame raconte au Northampton Chronicle and Echo : « J’étais en train de parler avec une femme quand j’ai entendu un vacarme ; j’ai regardé partout et j’ai vu six jeunes hommes sur des scooters. Au début, je pensais que l’un d’eux était pris à partie par les trois autres. Je n’allais pas rester là à regarder quelqu’un prendre une raclée ou pire, alors j’ai essayé d’intervenir ».
Elle poursuit : « Ce qui me préoccupait, c’est que trop de gens se tenaient autour comme s’ils étaient en état de choc et personne ne faisait rien ». « Quand je me suis approché d’eux, j’ai réalisé que c’était un vol et ensuite j’étais encore plus en colère parce qu’ils ont estimé qu’ils pouvaient s’en tirer en faisant ça au grand jour. Un homme de la bande a presque touché une femme et son bébé dans une poussette ».
« Je l’ai assommé avec mon sac de courses mais il s’est enfui, regrette la super-mamie. Les autres étaient encore en train de casser et se servir dans la bijouterie. Je ne savais pas ce qui s’est passé ensuite, mais j’ai continué à balancer mon sac. »
Durant leur fuite, un scooter est tombé et l’un des cambrioleurs s’est retrouvé à terre. La foule est alors intervenue pour le maintenir au sol. Trois autres personnes, âgé de 18 à 39 ans, ont également été interpellées. Aucun bijou n’a été volé. « 

Dans cet épisode, on retient surtout l’âge de la femme, car il est choquant de voir une dame de cet âge avoir autant de courage.
On retient aussi son comportement, une grand-mère avec du cran et avec de l’assurance.
Il y a aussi le fait qu’elle se défende avec son sac à main, la plupart des gens aurait utilisé leurs pieds ou leurs mains, leur tête à la limite (référence à Zinédine Zidane), mais on voit rarement des adolescents se battre avec leur sac, encore moins une grand-mère.

Deux références m’aidèrent : le film Madagascar et la plasticienne Pipilotti Rist.
Le film Madagascar évoque l’idée, le thème de départ, « la grand mère et son sac ». Et Pipilotti Rist évoque les choix plastiques de cette vidéo : les lumières, la gestuelle et le son.

Je n’avais pas encore choisi sous quelle forme plastique serait mon travail, puis je me suis rappelée d’une des scènes du film Madagascar. Lors des premières scènes, les animaux s’enfuient du zoo, et arrivés dans la gare, alors que tous les passants s’enfuient en courant, une vieille dame arrive et s’en prend au lion avec son sac. C’est alors que j’ai décidé de créer une vidéo comique.

La vidéo de Pipilotti Rist Ever is over all a une mise en scène de l’enfance identique, l’époque où l’imaginaire ne souffre d’aucune barrière. Dans cette vidéo, une actrice joue le rôle d’une femme heureuse, qui se balade tranquillement puis casse les pare-brises des voitures, d’un mouvement répété à l’aide d’une “fleur de Satan”. Mon film, de même, met en scène une grand-mère heureuse frappant les passants à l’aide de son sac à main.
Comme elle, ma vidéo est accompagné d’effets sonores contrastant avec l’image : dans son cas, il s’agit d’une musique calme et envoutante. Dans le mien, je rajoute des effets sonores comiques (onomatopé) sur les scènes de “coups de sac”.
Pipilotti Rist crée un personnage ; moi aussi je crée un personnage : il est évident que la grand-mère n’est pas vraisemblable et on reconnaît un personnage déguisé. C’est une mise en abyme de la représentation.

Accompagnant ma vidéo, j’ai fait un diaporama de photos de sacs à mains pour choisir  l’”arme” de la grand-mère.

Tout au long de mon travail, je me suis posée de nombreuses questions :

  • Quels costumes porter ?
  • Combien de figurants dois-je trouver ?
  • Dois-je jouer la grand-mère ?
  • Où tourner ?
  • Et pour finir, comment relier les deux parties de la vidéo, et comment les mettre en espace ?

 

Ludivine Le Flem, Fait-divers, 2012, installation lettres.

 

Suite à la demande des artistes Noëlle Pujol et Andréas Bolm, nous avons choisi trois faits-divers. Ensuite nous devions les associer à des lieux, des couleurs, des actions, les classer par thème et déterminer trois mots qui résumaient la scène.

 

Mon premier fait-divers était l’histoire d’un empoisonneur sur les marchés de Noël de Berlin. Le second se déroulait durant une soirée d’anniversaire où un homme en a attaqué un autre avec un couteau. Et enfin, le dernier fait-divers traitait d’un accident suite à la chute d’un ascenseur dans un immeuble sur trois ouvriers. J’ai donc écrit les trois mots qui me semblaient les plus appropriés à ce fait-divers :

« accident, ascenseur, tomber ».

C’est à partir de cela que les artistes m’ont suggérée de travailler sur ce fait-divers en s’appuyant, et en développant une réflexion à partir de ces trois mots. Ils m’ont d’ailleurs cité un artiste : Laurence Weiner, qui travaille essentiellement avec les mots.

 

J’ai écrit ces mots sur une feuille pliée en trois, c’est-à-dire qu’à chaque dépliage, les mots « ascenseur » puis « accident » et enfin « tomber » apparaissaient.

Puis j’ai essayé d’introduire du mouvement aux mots, en utilisant le geste du spectateur. Mais cela restait dans le cadre d’un essai puisque jouer ainsi avec les mots écrits en petit n’étaient pas une idée aboutie.

 

Néanmoins à travers cela, j’ai expérimenté la mise en mouvement de mots. Et c’est ainsi qu’à travers mes nombreuses allées et venues dans le lycée, m’est venue l’idée d’afficher ces trois mots résumant le fait-divers dans le lycée. Et plus précisément dans la cage d’escaliers B, où un ascenseur a été installé l’année dernière. Mon projet serait donc une installation de mots.

 

Ensuite, j’ai approfondi mon travail sur les mots, Je me suis interrogée sur la manière d’écrire « accident », de mettre en scène le sens du mot lié à sa typographie. J’ai pour cela utilisé le pastel, un élément que je trouve intéressant à manipuler. Le rouge me semblait la couleur la plus appropriée pour témoigner d’un accident, avec quelques ombres noires.

 

Pour le mot « ascenseur », j’ai pris une typographie déjà existante : arial et de couleur noire, une couleur très visible et accrocheuse. Un ascenseur est un appareil construit par l’Homme, il est souvent en métal et toujours imposant. C’est pourquoi cette police me semblait la plus adaptée par rapport au sens du mot : très géométrique et sobre.

 

Avec les artistes, nous sommes allés prendre les mesures du lieu, ainsi le mot « accident » sera imprimé en format A3 et disposé sur chaque bord de l’escalier. Quant au mot « ascenseur » il sera fixé verticalement sur l’extrémité d’un mur. Et le mot « tomber » sera plaqué contre un mur, écrit horizontalement.

 

L’ artiste américain Joseph Kosuth dans son exposition « Zero et Non » en 1985 expose également des mots, mais eux sont barrés et linéaires. Tandis que l’artiste hollandais Marc Bijl, dans son exposition « The party is over » en 2003, écrit le mot « terror » avec des lettres de ballons de baudruche et des confettis et serpentins pour contraster avec son sens.