Anabelle Hulaut/Sam Moore, Sam Moore et les introuvables, 2016

Anabelle Hulaut/Sam Moore, 2016, résidence au Lycée Le Dantec de Lannion – février/avril 2016 –Sam Moore et les introuvables (en partenariat avec Itinéraires Bis et la galerie du Dourven), édition en 10 exemplaires, fin mai 2016.

Contenu du dvd : un diaporama regroupant les diffusions sur les écrans d’information du lycée ; deux vidéos, Lunettes de Romans cuisine I, Lunettes de Romans cuisine II, et une série de photographies Eclipses. Un livret Sam Moore et les introuvables 1, regroupant Les pensées de Sam Moore, édité à 100 exemplaires.

L’œuvre d’Anabelle Hulaut conjugue la notion d’énigme, l’invention de personnages, le plaisir des rencontres, la question du double, de la copie, des illusions d’optiques, des leurres. « AH : D’où cette idée de les accompagner de paires de lunettes, elles aussi factices, mais qui insistent sur le point de vue et l’acte de voir. » http://www.anabellehulaut.net/

Anabelle Hulaut, Studio Sam Moore, 2013-2015. La Chapelle du Genêteil / Le Carré, Château-Gontier. Cliché @ Marc Domage

Genèse du projet. « AH : Le studio Sam Moore, exposé à la Chapelle du Genêteil en 2015, est un espace déformé dans lequel le public peut entrer, par une découpe en guise de porte, sur le côté. L’intérieur est meublé, il y a des affaires personnelles appartenant à un personnage appelé Sam Moore. C’est un anagramme d’Ames Room, nom donné à ce type d’espace aux illusions d’optique. (…) On y trouve des éléments adaptés à l’espace : une peinture murale, des étagères, la sculpture d’un « Poisson », une photographie, une vidéo réalisée par l’artiste Odile Landry à partir des textes de Sam Moore, un tableau et des post-it. J’aime bien l’idée d’amener des éléments perturbateurs. Ici, il y a la question du voyeur, du regardeur actif, du regardeur passif, du regardeur qui se sait regardé. »

AH : L’histoire commence avec une sculpture, un espace avec des illusions optiques que j’ai réalisé selon le principe de l’ophtalmologiste Adelbert Ames. Il avait découvert que l’œil humain est capable de rationaliser et rectifier un espace trapézoïdal complètement déformé. Des personnes à l’intérieur peuvent apparaître très grandes ou très petites. Ces espaces sont connus collectivement sous le nom de « Ames Room ». J’ai vraiment eu envie d’activer ce genre d’espace, qui nous renvoie à la boîte photographique, mais aussi à  ces scènes d’intérieurs dans les tableaux du XVIIe. Ce sont des énigmes : le tableau dans  le tableau, une sorte de mise en abîme. Ainsi, j’ai créé ma première Ames Room au Wharf à Hérouville-Saint-Clair en 2013. J’ai voulu donner un nom à cette pièce plus qu’un titre. J’ai cherché une anagramme de Ames Room et je suis tombée sur Sam Moore. (…)

Le personnage de Sam Moore est passé plusieurs fois par le champ de la sculpture, mais aussi par des passages dans l’écriture, ce qui est un élément fondamental dans  ma pratique. J’écris en articulant des objets à des événements. Il s’agit d’observations, mais aussi d’imaginations. C’est un journal que j’appelle Les pensées de Sam Moore.

Voir pdf : journal Hulaut/Clarke, L’art est la chose, 2015.

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Le point commun à tous les personnages créés par Anabelle Hulaut est la question de la quête, avec des motifs spécifiques à chacun. Les questions du regard, de la déformation, du regard trouble, de l’illusion sont associées à Sam Moore. Le déploiement de Sam Moore prend la forme de textes, sculptures, collections, installations, photos, vidéos, pièces sonores.

Au sein du Lycée, Sam Moore poursuit son expérience du regard. Cette résidence a été l’occasion pour lui de constituer une nouvelle collection de lunettes et autres outils pour voir ; une chronologie de ces trouvailles est mémorisée sur le dvd associé à l’édition Sam Moore et les introuvables.

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La recherche d’espaces favorisant l’état de disponibilité des élèves a mené l’enquête vers la cafétéria aux tables couleur pastel et à la cantine du lycée. Ces lieux lient l’idée du partage à l’acte de manger. En associant ces pistes avec les axes de recherche de Sam Moore sur le regard, une recherche sur internet a identifié le biscuit « Les Lunettes de Romans ». S’en est suivie la nécessité de fabriquer un emporte-pièce en acier en forme de lunettes rondes, comme des jumelles puis de travailler à la recette d’une pâte sablée et d’un caramel transparent.

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Puis la série de photographies Éclipses met en scène la manipulation de ce biscuit et désigne des gestuelles. Comment tenir un objet pour voir ?

Les pensées de Sam Moore, carnet de bord et d’observations poétiques, ont été diffusées par courriel à un groupe de lecteurs au fil de l’écriture. Certains extraits étaient visibles deux fois par semaine sur les écrans d’informations du lycée avec l’aide technique de Michel Moignet ; diaporamas encadrés par l’image de deux clins d’œil. Les pensées de Sam Moore, Sam Moore et les introuvables 1, est un opuscule regroupant les textes publiés à l’issue de cette résidence. Edition à 100 ex.

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Les pensées de Sam Moore, Sam Moore et les introuvables 1, 2016, 100 exemplaires.

Enfin deux vidéos retracent la confection de ces biscuits avec l’aide des cuisiniers du lycée. Lunettes de romans, vs 3D.

L’édition Sam Moore et les introuvables ouvre de nouvelles pistes romanesques, colorées, irisées et floues. Bien vu, Mal vu, Pas vu.

L’affaire reste à suivre…. Peut-être avec Alexandre Bernard et la salle de réalité virtuelle du lycée ???

Un grand merci à toute l’équipe des cuisiniers et au lycée.

Anabelle Hulaut lycée Le dantec 2016 — Sam Moore/Anabelle Hulaut, Lycée Le Dantec, Lannion, 2016

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