Atelier Corset et crinoline : réalisations des élèves de seconde
Adam, Alix, Cécile, Célia et Lucie : Lac des cygnes
Pour le sujet corset et/ou crinoline nous avons décidé de faire un corset qui évoque nos ténèbres. Nous avons réalisé un corset qui met en relation les ténèbres et le lac des cygnes, ce remarquable ballet où des personnages maléfiques sont mis en œuvre. Notre corset est réalisé en pensant à Odile, le cygne noir du lac des cygnes ; nous avons opté pour des plumes et la couleur noire. Cette couleur noire a décidé du choix de nos photos en noir et blanc. Nos photos sont prises en extérieur dans des endroits assez lugubres.
La première photo montre une femme vue de dos portant le corset et se dirigeant vers le coin d’une pièce. La femme se trouve comme face à un destin inéluctable et raconte, la solitude, la tristesse.
Sur la seconde photographie cette femme se trouve en mouvement sur un fond statique. Un effet de flou donne cette impression de mouvement, comme si elle voulait échapper à quelque chose, peut-être qu’elle essaye d’échapper au regard du spectateur afin de rester anonyme. Ceci rend la femme étrange et on aimerait en savoir plus d’elle. Cette photo, comme la précédente, a été assombrie par la suite pour faire en sorte que nous soyons acteur de la photographie, comme si quelque chose de sombre et maléfique voulait nous envahir.
Enfin des photos en gros plan du corset en montrent les détails : les différents tissus (dentelle, velours), les rubans et les strass. Les gros plans eux sont toujours en couleur afin de mettre en valeur les couleurs de notre corset qui sont le bleu et le noir.
Nos photos sont disposées au centre entourées des gros plans en couleurs. Avec cette disposition, les deux photos en noir et blanc sont mises en valeur car l’œil du spectateur se porte premièrement sur les photos centrales et nous voulons que ces deux photos soient dominantes.
Notre travail pourrait s’associer au travail de James Nachtwey. Photographe américain, James Nachtwey se place là où est la douleur et la mort dans des images à valeur d’icônes. Son travail reflète les ténèbres tout comme le nôtre. De plus il travaille beaucoup avec le noir et blanc comme nous. Le noir et blanc est également utilisé par des artistes tels qu’Henri CARTIER-BRESSON, Richard AVEDON ou Ansel ADAMS. Ils utilisent le noir et blanc pour magnifier leurs sujets et leur donner une dimension intemporelle. Dimension intemporelle que nous avons aussi essayer de réaliser dans nos photos.
Alesia, Ishaan, Leo, Mattias et Oscar : Enquête sur un shaman
Plusieurs photos, toutes de différents formats, avec différentes échelles de plans, différents angles de vus et avec des mises au point toutes travaillées, sont organisées dans un accrochage en constellation. Les photos sont épinglées et reliées avec des fils sur un tableau ; quelques notes presque illisibles sont accrochées dessus, on y suit un détective qui prend des clichés et traque ce shaman. Le shaman est une figure qui intrigue ; elle est symbole de mystère et de choses qu’on ne comprend pas.
Photo 1 : Cette image présente le shaman en contre-plongée en plan moyen, on voit tout son charisme et son côté terrifiant. Le visage du shaman est caché par un masque. Notre détective était là, caché parmi les fougères.
Photo 2 : Un filtre ternis l’image afin de rester dans des nuancés gris renforçant ainsi l’étrange. Le shaman tente d’intimider le détective en brandissant son sceptre.
Photo 3 : Le shaman est en mouvement d’où l’aspect flou de l’image, les couleurs de la forêt sont sombres pour faire en sorte qu’on ait l’impression que la prise de vue est ancienne.
Photo 4 : Le shaman est vu de dos. Le détective poursuit le shaman aussi bien le jour que la nuit.
Photo 5 : La nuit commence à tomber. Le détective garde une distance de sécurité, cependant notre shaman a perçu du mouvement, d’où la raison pour laquelle il penche sa tête.
Photo 6 : Le détective capture en photo l’antre du shaman. Une traînée rouge en superposition montre l’étrangeté de cet arbre bien trop mince pour que le shaman y vive. Ainsi, on perçoit mieux l’anormalité de la scène.
Photo 7 : Un gros plan sur une trace de pas du shaman ; on observe une poupée en haut à gauche (si on place les lignes de forces elle occupe une case entière).
Nous pouvons associer cette réalisation à l’art de Joan Fontcuberta, artiste photographe plasticien catalan. L’une de ses collections les plus connues, Fauna, présente des photos de chimères et de fossiles. Il mélange investigation et irréel puisque ces créatures sont des canulars : jusqu’où les personnes sont-elles prêtes à croire tout et n’importe quoi tant qu’on emploie le terme « Découverte scientifique » ?
Anaïs, Amandine, Anaelle et Morigane : La femme pirate
Cette reprise de la représentation de la femme pirate montre une force aussi bien physique que mentale. Les femmes étant dévalorisées à l’époque des pirates, celle-ci en serait l’exception et saurait s’imposer contre toute attente. Le corset sert à faire ressortir son caractère, de par sa rigidité et sa finition au ruban apportant puissance et douceur. Les tissus recouvrant la crinoline lui donnent un air rusé, malgré les apparences avec ce jupon fleuri.
Les yeux du spectateur sont guidés par une ligne d’horizon : tout d’abord il suit cette femme puis le cours de l’eau jusqu’au bateau, puis la Lune. La femme étant placée au premier plan, mais à droite de la photo, pour laisser apparaître la mer et la bateau, confirmant son statut de pirate.
La femme pirate est représentée comme terrifiante, mystérieuse mais également impressionnante. La femme est positionnée en premier plan, sur un côté de la photo, en plan américain et au bord du cadre. Ses pieds n’étant pas visible pour laisser le spectateur se questionner quant au mouvement de la pirate : avance-t-elle, recule-t-elle, est-elle en train de planer ? La photo est imprimée en mode portrait pour grandir cette femme.
Elle serait mise en exposition dans l’insert d’un journal. Dans une rubrique de journal, cela ne ferait qu’augmenter ce sentiment de peur, de danger, de force et ne la rendrait que plus imposante et terrifiante. Cela renforcerait aussi l’impression de mythe.
Notre œuvre de référence, est la gravure de Henry Morgan à Panama. On peut y voir des lignes d’horizons faisant converger notre œil de Henry Morgan le pirate, au peuple de Panama au second plan jusqu’au ciel. Nous avons simplement remplacé l’homme par une femme pour l’égalité des sexes.
Arnaud, Enora, Maïwenn, Rose et Yona : La renaissance de la nature
La photographie est parfois un art. Grâce a Nicéphore Niépce, aujourd’hui nous pouvons faire des photos et transmettre des émotions par ce biais. La photo peut dire plus et parfois beaucoup mieux qu’un texte. C’est par la photographie que nous avons essayé de capturer l’essence de notre réalisation : une sculpture de tissu faisant figure de l’hybridation de l’humain et de la nature, ici la mer, la vague et l’écume.
C’est à partir du mode de présentation que la réflexion a débuté. Nous avons choisi le format des images ainsi que la manière dont nous allions les positionner : afin de faire un accrochage en constellation de plusieurs photos du même format carré, suivant les proportions du nombre d’or. Le nombre d’or est omniprésent dans la nature par exemple dans le motif que forment les graines de tournesols, les pommes de pain ou bien même les coquillages. De plus le nombre d’or est une grande figure dans l’art. Nous avons donc opté pour 8 photos imprimées dans un format A1, pour permettre aux spectateurs une immersion, la possibilité de se perdre dans l’image. Cette réalisation placée si possible lors d’une exposition en plein air à la plage, sur un panneau. En outre l’ensemble de ces photographies a un sens de lecture particulier : il suit la spirale d’or. Nous avons joué avec les différentes échelles de plan, dans l’ordre du moins au plus proche ; allant du plan d’ensemble jusqu’au très gros plan passant par le plan moyen et le plan américain. Le cadrage a également une place importante puisqu’il nous permet de jouer avec le contexte de la photo et le sujet en lui-même. C’est à dire que plus on se rapproche du centre de la spirale plus la robe prend de l’importance. On passe de bords de la photos composés exclusivement de l’environnement marin à des bords de photo où le motifs prend de plus en plus de place. On peut également le lire à l’envers en partant du milieu, ainsi on débute par l’humain puis subissant une transition vers la nature et la mer. À part les deux dernières, toutes les photographies ont un angle de vue frontal, pour mettre le spectateur au niveau du modèle. Nous avons essayé de jouer des contrastes entre chaud et froid, avec et sans soleil, mais également le contraste entre la plupart des photos qui sont éclairées par la lumière naturelle ; les deux seules avec une lumière artificielle symbolisent la partie humaine de la réalisation. Nous avons créé quelque chose d’assez doux, où tout est dans le cercle, les courbes avec un rythme calme et apaisant qui rappelle la mer. De plus les motifs du mouvement des vagues et de l’écume sont très présents. Notre projet interroge la relation entre le modèle et son environnement. Ils sont comme imbriqués, nous avons joué sur cette hybridation.
Nous avons choisi la plage de Beg Léguer près de Lannion pour prendre nos photos. Une première série de photos par temps de brouillard, puis avec le coucher de soleil. Et on les a sélectionnés, redimensionnées au bon format. Un deuxième tri fut nécessaire pour arriver au nombres des 8 photos prévues. Les photos résultant d’une inspiration de dernière minute ont quelque chose de magiques.
La première photographie est un plan d’ensemble, avec une lumière naturelle qui crée de belles couleurs et une légère surexposition sur la partie haute symbolise le rêve et le paradis. Accentué par le soleil à la place de la tête émettant une aura angélique autour du modèle immobile centré dans l’environnement, le mannequin est au cœur du sujet, il fait corps avec l’environnement. L’écume située sur la première ligne horizontale du tiers est alignée avec la crinoline tandis que la vague l’est avec la mousseline. Même si ces relations modèle/contexte sont imbriquées l’une dans l’autre, elles sont également comparables l’une à l’autre. Les lignes de forces horizontales de la nature sont contrastées par la verticalité du modèle. Ce qui le met en valeur.
La deuxième photo est un plan d’ensemble et très géométrique. Elle est coupée en quatre, tout d’abord en deux avec la ligne d’horizon puis encore en deux avec le modèle, ici une personne et non plus un mannequin, l’anonymat est cependant gardé puisqu’elle est de dos légèrement à contre-jour. La photographie joue avec la binarité ton froid/chaud, ombre/soleil mais également le déferlement de la vague qui est coupé exactement au niveau du modèle, d’un côté la mousse et de l’autre côté la vague. Cette géométrie d’harmonie est également présente grâce à la règle des tiers où la première ligne est sur la vague, qui elle se confond avec le jupon mais aussi la différence entre le côté droit qui montre un lieu paisible et à gauche un lieu plus chaotique. Les lignes directrices de l’ombre et de l’écume se rejoignent en un point qui dirige le regard vers le modèle. Cette image montre la beauté du hasard. Le septième art permet de capturer un instant magique, ruiné la seconde d’après. La beauté de la choses c’est que ça a été pris sans avoir l’intention de le faire, l’appareil a permis de capturer la spontanéité enchanteresse de la nature.
La troisième photo est un plan moyen toujours centré sur la réalisation. Une belle harmonie des couleurs froides a un effet poétique, mystérieux et brumeux, ce qui peut faire penser à une scène du film La leçon de piano de Jane Campion. Cette photo questionne la relation du modèle à son contexte. En effet le hasard des choses à fait que le jupon est parfaitement aligné avec l’écume et la mousseline avec l’horizon. De plus la crinoline peut faire penser à une huître. Le second plan est étrangement mêlé à l’arrière-plan, l’un et l’autre se mélangent, permettant de symboliser cette hybridation entre l’humain inconnu qu’est le mannequin et la mer.
Ines, Lilou, Lohan, Marion et Stella : L’autre. (Figure androgyne)
Notre réalisation questionne les stéréotypes de nos représentations liées au mariage. Le chapeau, la cravate et la cigarette sont associés généralement masculin, le bouquet et la robe évoquent le mariage et la féminité.
Le danger existe toujours dans certains pays pour les personnes androgynes ou jugées différentes. C’est pour cela que notre titre est « l’autre » puisque pour certain les personnes androgynes restent des figures étranges, bizarres voir dangereuses. Sur deux des photos nous pouvons voir des grillages et des barres en métal qui font référence à une sorte de prison, de cage qui enferme la figure androgyne. Sur une autre, l’ombre prise en photo ne permet pas de deviner le sexe du sujet et montre l’étrange. Enfin la dernière rappelle elle aussi l’étrange puisque on ne peut pas deviner ce qui est pris en photo.
Pour toutes les photos la lumière est naturelle, les vues frontales ; l’une des photos, celle flou, est prise en gros plan. La photo avec l’ombre est prise en plongée, elle respire l’étrange grâce aux ombres, on ne sait pas qui sont les modèles, leur sexe ou se qu’ils portent précisément. Les ombres font aussi référence à « l’autre » présent hors cadre. Ensuite la photo avec le grillage devant le modèle, nous sépare du sujet par du métal, une grille qui emprisonne le modèle. La pose avec le bouquet, référence au mariage, cache le visage du modèle là encore on ne peut savoir si c’est un homme ou une femme. Puis, une photo du modèle sur des marches en métal mais aussi avec des barres verticales derrière en métal, rappellent encore l’emprisonnement. La pose est « masculine » et le modèle tient une cigarette pourtant il porte une robe et un bouquet de fleur.
Vieillir les photos et les faire évoquer les années 40 et 50, cela nous aide à rendre encore plus étrange ces photos. De plus ces retouches font échos à l’exposition de notre réalisation : en effet elles sont exposées et entreposées dans une vieille boite, comme des photos retrouvées dans un grenier. Les photos ont aussi un format 10,5 cm sur 7,5 cm sur du papier mat, le petit format rend les photos manipulables et intimistes.
Notre travail peut être mis en lien avec le travail de Claude Cahun, une artiste française lesbienne qui au début du XX siècle, remettait en cause les représentations de genre et donc représentait elle aussi l’androgynie dans ces œuvres. Des photos où elle avait les cheveux rasés choquaient le public. Être lesbienne était aussi dangereux.
Nous pouvons aussi mettre en lien notre réalisation avec des œuvres de Marcel Champs, un artiste qui remet en question le genre dans un livre à propos de l’androgynie et dans un tableau Le printemps ou Jeune Homme et jeune fille dans le printemps où sont représentés deux personnages androgynes.
Maelenn; Meril et Tea : Se méfier du beau.
Ce projet est la suite d’un premier projet qui nous a amené à réaliser une robe champignon ; nous l’avons mise en scène dans l’univers des Contes de Fée.
Les photos sont prises dans des environnements boisés et fleuris pour rappeler un univers de contes ; elle évoluent de la plus claire à la plus sombre afin de montrer le contraste beau/mortel. Nous avons pris 8 photos sous différents angles et points de vue afin de diversifier l’atmosphère des photos : la première photo est prise en plongée afin de faire croire à un champignon ; sur la deuxième photo, la personne est au deuxième plan également pris en plongée mais cette fois-ci plus léger. Sur la troisième, la personne est au premier plan et la photo est en vue frontale. Les quatrièmes et cinquièmes photo sont en vue frontale avec une personne plus éloignée. La sixième photo est la seule qui prise en contre-plongée. L’avant dernière photo montre une personne au premier plan, en vue frontale, et la dernière photo est en contre-plongée. Toutes les photographies sont en lumière naturelle mais modifiées afin de créer une dégradation de la lumière jusqu’au sombre.
Les 8 photos sont imprimées sur papier satiné en format portrait, 15 cm sur 21 cm et présentées sous la forme d’un livre de conte de fée. Nous avons choisi d’utiliser du papier satiné car il a un très beau rendu au niveau des couleurs sans avoir de brillance ; il est également plus résistant. Comme dit précédemment, les photographies sont présentées sous la forme d’un livre de conte.