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2023 atelier Bannières mené par Clara Denidet

A partir de la question, « Qu’est-ce qui nous rassemble ? » l’atelier a permis aux élèves de réaliser un objet populaire : une bannière.

Bannière : pièce de tissu peinte ou brodée, suspendue en haut d’une hampe à l’aide d’une traverse, pour être vue de loin et qui est portée par un groupe en mouvement. Un objet qui, en fonction de l’endroit où il circule, de celle ou celui qui le tient et de ce qu’on y représente, se nomme aussi étendard, banderole, drapeau, enseigne, blason … C’est un objet que l’on fabrique et utilise pour faire communauté, pour revendiquer, célébrer, honorer, militer… tout en cheminant.

Bibliographie : Philippe Artières, La banderole, Histoire d’un objet politique, 2013, éditions autrement, 160 p.

De l’écharpe des suffragettes aux poitrines nues des Femen, des slogans étudiants de Mai 68 écrits en lettres rouges au drapeau de Solidarnosc, du portrait de l’homme tombé « pour la cause du peuple » aux slogans d’Act Up projetés sur les murs de la ville, la banderole peut prendre mille et une formes. Instrument politique s’adressant au pouvoir pour revendiquer ou dénoncer, appelant au ralliement à une cause ou simplement informatif, cet objet à la plasticité incroyable est de tous les soulèvements populaires du XXe et du XXIe siècle. Une histoire matérielle et incarnée des luttes contemporaines.

Questionner le travail en groupe : travailler à plusieurs s’oppose à la figure de l’artiste démiurge.

– quel projet a-t-on en commun ?

– pourquoi travailler à plusieurs ? Est-on plus productif à plusieurs ?

– avec qui travailler ?

– comment travailler à plusieurs ? Comment se répartir les tâches ?

– économie du travail à plusieurs : coopérative, entreprise, atelier, laboratoire de recherches…

– comment évaluer un processus collectif et une réalisation collective ?

Quelques références de co-créations et collaborations :

– collaboration et co-création entre artistes : duo, groupes, collectifs en arts plastiques du début des années 1960 à nos jours :

https://www.reseau-canope.fr/outils-bacs/collaboration-et-co-creation-entre-artistes-duo-groupes-collectifs-en-arts-plastiques-du-debut-des-annees-1960-a-nos-jours

Étapes du projet plastique :

1. « Qu’est-ce qui nous rassemble ? »

Comment faire groupe ? Autour de quel projet se rassembler ? Autour de points communs ? D’idées communes ? De centres d’intérêts communs ? De vécus communs ? Se rassembler autour d’une petite ou grande chose, un détail ou une évidence, évanescent ou concret, une pensée, un rêve, un vœu …

2. « Croquis »

Pictogramme : dessinez puis composez (dessin et/ou photomontage) une image de ce que vous souhaitez porter et faire déambuler dans un espace. Veillez à dessiner en privilégiant des zones colorées.

            – regardons vos croquis

            – comment affirmer chaque croquis en fonction de l’idée du groupe

            – chaque projet peut être encore affiné en pensant à la perception du projet et aux découpes en papiers colorés

 3. « Patron en aplats de papiers colorés en juxtaposant les formes colorées et les lignes »

            – préparer des surfaces colorées (aplats = futurs morceaux de tissus) : comme un puzzle avec rehauts de lignes (les lignes = des broderies, des galons etc…) pour amener du détail, des différences de plans, des profondeurs

            – jeux de profondeur de plans (contrastes colorés et/ou graphiques) et choix de contrastes colorés

Références : rappel de Henri Matisse et ses papiers découpés, David Hockney et ses paysages en aplats, Fabrice Hyber et la transformation d’un même motif…

4. « Associez votre croquis à un mot ou une devise »

– Quelle devise ? Quelle typographie ? Place de la poésie ? Cette phrase éclaire, accompagne, renforce, tranche avec l’esquisse de la bannière.

– Tracer et découper les lettres dans du papier coloré. (La typographie sera ensuite traitée en textile : il faudra coudre du fil, de la cordelette, des galons, ou du biais pour tracer les lettres.)

– Placer cette devise sur le patron en papiers découpés

– Réajustement et précision des projets avant la découpe des tissus

Phylactère : étymologie talisman, protection. Exemples : devises, slogans, phrases d’accroches mais aussi plus poétiques : haïkus, cadavre exquis…

5. « À partir des matières textiles collectées, retranscrire les compositions colorées en tissu »

– Sélection des textiles (placez vos formes de manière à économiser le tissu)

– Découpes des tissus

– A l’épingle, chaque forme est positionnée et fixée sur un tissu neutre : ainsi les associations peuvent encore être modifiées, redessinées, déplacées…

– Assemblage par couture

Références : Ghada Amer / At the Gates, exposition collective du 15 juin au 25 août 2019, Rennes, La Criée /Daniel Buren / Damien Poulain /General Idea / Balthasar Burkhard / Lis Cooke /Moffat Takadiwa /Les nabis /exposition Qalqalah au Crac de Sète /Patrick Van Caeckenberg / Jeremy Deller, …

6. « Où, avec qui et comment déambuler ? »

– Fixer la bannière sur des tasseaux, manches à balais, éléments en bois tourné, tiges de bambou… afin de la porter

– Votre paysage idéal, lieu idéal ou bien l’image d’un quartier commun, un horizon partagé. Un paysage composé d’éléments de paysages connus, vécus, arpentés dans le passé, imaginés…

(exemple : l’arbre d’untel à côté de la maison d’un autre, et de la rivière qui coule à proximité etc. )

– Quel type de déambulation ? Processions, pardons, manifestations politiques, événements sportifs, événement poétique… Quel jour, à quelle heure, avec combien de personnes, avec des costumes, quelles gestuelles, avec de la musique, du son, des paroles, d’autres accessoires, quelles durée… ?

7. Comment filmer ? Comment photographier ?

Outils et matériaux :

– papiers de couleur

– colle

– machines à coudre (au moins deux)

– nécessaire à couture : épingles, aiguilles, fil et ciseaux (mercerie)

– tissus, vêtements, galons, biais, cordelettes … (Emmaüs, magasin de tissus, récoltes…)

Objectifs :

– initiation au travail en groupe :

            mise en commun des idées, des intentions

            élaboration et construction d’un objet collectif

– ouverture à la transdisciplinarité : aux relations et dialogues possibles entre arts, artisanats, sciences humaines, histoire, écriture, performance…

– découverte des étapes préparatoires, du croquis, du patronage

– initiation aux pratiques textiles : couture, broderie

– initiation aux pratiques d’écriture

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